Sunday, February 14, 2010

Le morceau de sucre de la Saint-Valentin

Fêtez-vous la Saint-Valentin ? Voyez-vous l’intérêt d’offrir, en ce jour, à votre bien-aimée, le fameux chocolat, ou, bien au contraire, inventez-vous quelques artifices pour vous défiler ?
On dit qu’il faut de tout pour faire un monde et, à ce titre, il est parfois extrêmement intéressant d’observer le tableau humain. Pour vous entretenir de la particularité de la Saint-Valentin, je m’en vais réduire notre univers à une fourmilière et décrire les activités de ce jour.
Ce jour-là, dans notre fourmilière, les morceaux de sucre revêtent une importance capitale. Toute l’activité semble concentrée autour de petites huttes qu’on qualifierait volontiers de centrales sucrières. Y arrivent çà et là des « messieurs fourmi » bien pressés et plein de ferveur qui se ruent dans ces centrales et s’attèlent longuement au choix d’un morceau de sucre qui, de toute évidence, se veut spécial. Ils en ressortent joyeux et, avec encore plus de ferveur, se hâtent par quelques sentiers vers une « dame fourmi », elle-même toute joyeuse de recevoir ce cher, ce précieux morceau de sucre. S’échangent quelques mamours et Monsieur Fourmi repart le cœur chantant.
Sur le chemin du retour notre homme croise d’autres fourmis tout aussi allègres que lui allant avec la même ferveur, leurs morceaux de sucre en main. Il en observe aussi aux regards envieux : ceux-là n’ont pas de « dame fourmi » à qui offrir du sucre. Il voit également certains aux yeux hagards qui se disent sans doute que le sucre est peu important. Il dépasse encore des « dame fourmi » aux yeux perdus qui, peut-être, n’ont pas de « monsieur fourmi », ou bien qui ont l’air de se dire : « Mon Dieu il a encore oublié ! », ou au pire qui attendent un morceau de sucre qui, elles le savent, ne viendra plus. Notre ami croise pareillement de ces « dames fourmis» qui n’arrivent pas à joindre leurs « monsieur fourmi » porté disparu spécialement pour ce jour. Enfin il admire cette catégorie de coquettes aux yeux pétillants trainant derrière elles plusieurs morceaux du cristal tant convoité.
Plus loin, notre ami se heurte a certains congénères particuliers : ceux-ci, quoique sans leurs sucre, ont l’air joyeux et leurs yeux sont remplis de malice. Ils ont eu l’intelligence de se mettre à dos « dame fourmi » juste à temps pour éviter la peine qu’inflige la quête de sucre. D’autres, à l’allure de fugitifs , semblent occupés à forger en urgence quelques artifices. Quelques-uns, enfin, attendent impatients le départ des fortunes « monsieur fourmi » pour aller croquer en compagnie de leurs belles délaissées le savoureux morceau de sucre qu’ils ont mis tant de mal à choisir.
Enfin notre fourmi arrive dans sa petite tanière. Content et confiant, il pétille jusqu'à ses petites antennes. Demain, pense-t-il, sera un jour meilleur. Pour d’autres cependant, demain sera variablement ou bien un jour comme un autre, ou bien le jour du châtiment, ou encore un jour de renaissance.
Quoiqu’il en soit, je vous prédis une Joyeuse Saint-Valentin mes chères fourmis et à bientôt.

Guess-Lee

Thursday, February 11, 2010

La Rap-attitute


Je vous invite tous à prendre part au prochain concert de musique rap haïtien qui se trouvera à votre portée. C’est une expérience à vivre même pour une fois en une vie entière. On distingue à peine les véritables acteurs de la soirée des spectateurs tellement tous se sont donné le mot pour s’exhiber, pour “show off” selon leur propre expression. Chacun se veut la star de la fête et s’est surpassé dans l’originalité de sa tenue. Le résultat est saisissant!
Une chose est d’admirer un morceau de bambou incorporé au décor d’une salle; c’en est une toute autre que de se perdre dans une forêt de ce végétal là. Enfin, Comme on dit: se je nou ki pou ba nou!
Du peu que j’ai tiré de mes fréquentations et de mes observations ces derniers temps, j’ai conclu une chose : le Rap est non seulement un genre musical, mais aussi un mode de vie en pleine expansion. Et le « bling bling » en est la constante incontournable.
Mon idéal vestimentaire se rapproche plutôt du classique. Voyez par là le tailleur, la chemise, la cravate, la ceinture, les souliers en cuir et accessoires. Relevez le tout d’une pincée de fantaisie et le tour est joué ! Me traitez-vous de conformiste ?
Je les trouve très mal fringués, ces rappeurs ! Je ne vois rien de charmant aux lambeaux de tissus qui pendent de partout, aux pantalons qu’on doit ramener sans cesse vers le postérieur, sans compter ces bijoux qui rappellent les haltères. Rien qu’à imaginer le tableau j’y perçois sans cesse de nombreux signaux de détresse ! Et ils se croient irrésistibles ainsi fagotés !
Il existe de l’autre coté, la réplique féminine. On attend des filles qu’elles soient sexy, et qu’elles ressemblent a des ‘nanas’ . . . Serais-je en train de me faire des idées, ou est-ce vraiment que cette mode réduit strictement les filles a la dimension d’objet de plaisir ?
Finalement, une rubrique plus intime : les odeurs corporelles. Et la je vous le dit tout de suite, cœurs sensibles, s’abstenir ! La gamme s’étend entre les deux extrêmes. D’un cote ceux qui sont tellement montes sur leurs grands chevaux et qui croient qu’on doit leur passer leurs effluves insupportables. De l’autre, ceux qui dépensent le montant de leur écolage en parfum de luxe. Ma préférence va bien sur a la deuxième catégorie mais croyez-moi, j’ai la malchance de me retrouver le plus souvent sur le chemin des premiers qui, d’après moi, sont les plus nombreux.
J’oubliais un détail important qui avait commencé à faire son apparition sous notre nez : quelle etait donc l’utilité de ces appareils dentaires métalliques ? Devriait-on se faire arracher les dents pour les remplacer par ces attirails de ferronnerie? Je connais l’attirance des femmes pour tout ce qui brille. Est-ce que ces messieurs ont compté s’en servir comme des appâts supplémentaires pour amadouer les filles ? Heureusement qu'ils ont vite changé de ligne. Imaginez-vous ce baiser !!! Mon royaume pour un aimant !
Bien à vous,

Lilou