Friday, June 25, 2010

La petite fille


Voila, je suis entrain de m’échiner grave sur le clavier de l’ordinateur. Le texte d’un contrat à terminer pour l’après-midi même. Puis la fenêtre de conversation Facebook « poppe » et il me parle :


« Je vais avoir une petite fille, tololo ! »


Moi, un peu prise de court, je décide de me montrer gentille bien que je me fiche un peu de la nouvelle :


« Oh, oh, lol. Congrats ! »


Puis cela m’a mise de bonne humeur tout-à-coup d’avoir écrit « lol ». Il me répond :


« Merci ! »


Un petit moment s’écoule et il me semble qu’il avait tout dit.


Je ne veux pas que la conversation se referme sans que j’aie ajouté quelque chose, sans que j’aie dit mon mot :


« C’est une fille, c’est encore mieux ! »


J’espère, ou plutôt, je crains qu’il n’entame une plaidoirie sur la polémique à propos des avantages ou des inconvénients qu’engendre la naissance d’une fille. Je n’en ai pas besoin pour l’instant, je dois terminer mon contrat et le temps presse. Généralement, les hommes que je connais sont hantés, ils ont une peur bleue de l’idée d’engendrer un enfant de sexe féminin. Un garçon, disent-ils, c’est moins de complications surtout pour les rapports parent-enfant à l’adolescence. Mais lui, il est « nice ».


« Oui, c’est vrai. C’est encore mieux avec une fille ». Il a conclu.


Lui c’est un type que je connais depuis le secondaire. Il s’était entiché de moi en neuvième année et m’a écrit une lettre. Je lui en ai écrit une moi aussi pour faire une vacherie. Je me suis carrément moquée de lui !


Pourquoi ?


Parce que j’étais niaise, parce qu’il était un garçon et je n’avais pas beaucoup d’estime pour les garçons de mon âge, parce que je ne le trouvais pas à mon niveau, ni à mon gout, parce qu’il ne correspondait pas à l’idée du prince charmant que j’avais puisé dans les différents romans que je lisais à l’époque. Et surtout, j’étais trop étrangère à l’idée d’avoir un petit ami. Mes amies n’en avaient pas, j’avais déduit que cela ne se faisait pas à mon âge. Des histoires d’amour de toute façon je n’avais pas entrevu forcément le coté positif jusqu'alors. D’après moi, cela finirait obligatoirement en queue de poisson.


Puis l’avenir s’est chargé de me démontrer qu’il y a des types bien, des types parfaitement acceptables. Des types qui cherchent à tirer leur épingle du jeu de la meilleure manière admise. Lui en est un. Je ne dirai pas qu’il est parfait. Personne ne l’est, et moins encore les imposants personnages de romans à l’eau de rose dont on sublime le plus souvent les défauts virulents en faveur de la force de caractère.


Je suis contente pour lui et pour moi qui le connais.


Je me suis remise à mon contrat. Cela s’annonçait bien : l’atmosphère s’était coloriée tout à coup et les mots me venaient plus facilement…



Lilou

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