Saturday, March 12, 2011

Sur le bord de la Rivière Piedra, je me suis assise et j'ai pleuré


Ce livre, je l’ai reçu en héritage, un héritage cédé du vivant de ma donatrice, une donatrice bien particulière pour avoir possédé un tel livre.
Avec la mort de son mari, la maison qu’habitait Mme Débrosse cessait d’être la forteresse imprenable que le caractère fort et ténébreux de ce premier en faisait. Elle devenait trop grande à gérer par une vieille femme souffrant de la maladie d’Alzheimer et son fils handicapé mental et corporel de naissance. Il a même fallu les confier tous les deux aux bons soins d’un neveu de la dame qui les recueillait chez lui. La maison dut être vidée en vue d’une mise en location à venir et qui en fait ne tarda guère. J’ai donc recueilli ce livre à l’occasion de ce grand ménage que menait frénétiquement son beau-fils que j’aidais et qui m’a assurée pouvoir m’en emparer tranquillement. Le titre m’invoquait un torrent de larmes à venir et Dieu seul sait comme j’ai horreur de ces histoires mouillées qui vous plantent un saule sur le cœur pour le reste de la semaine au moins. Mais, je tins bon à cause du nom de l’écrivain qui ne me disait rien.
Je lus Paulo Coelho pour la première fois dans les heures qui suivirent et depuis cette première, je n’ai jamais pu résister à un livre de l’auteur exposé chez le libraire, chez les bouquinistes et même au supermarché. Le truc qui m’intrigua tout au long de ma lecture touchait l’appartenance religieuse de sa propriétaire précédente. Dame Débrosse était protestante farouche et pratiquante. Mais son beau-fils m’a également fait remarquer qu’elle a été une femme très érudite, directrice sous Duvalier Père du Lycée du Cent Cinquantaine de Port-au-Prince (plus connu sous le nom de Lycée des Jeunes Filles). Je ne mettrais pas ma main au feu pour ceux ou celles qui occupent ce genre de poste de nos jours mais c’est un fait qu’à l’époque, il fallait être éducateur confirmé pour pouvoir diriger un lycée.
Le livre parle d’un séminariste charismatique qui a basé sa vie de croyant sur la foi en l’intervention permanente de la Vierge dans sa vie de tous les jours.
Pour être plus directe, l’auteur nous y livre la Vierge comme une Déesse à part entière, comme la Grande Mère, comme la face féminine de Dieu qui existait comme la face masculine bien au commencement de tout, qui a participé à la Genèse de la Bible…
Ce raisonnement que j’ai trouvé logique m’a enchantée !
Je n’ai jamais cru à la génération spontanée. Pourquoi Dieu qui est supposé avoir créé le monde a son image ne possèderait –il pas également une dimension féminine intrinsèque ?
Dieu, d’ailleurs, n’a pas de sexe… Dieu est Dieu, Déesse, Esprit Saint, Fils, Femme, Homme, Extraterrestre, végétal, métal, minéral, nucléaire, énergie…
J’ai été ravie quant à moi de me retrouver en cette nouvelle définition de la divinité que je suis persuadée des lors n’avoir pas été ce tyran sanguinaire qu’on a faisait d’elle auparavant parce qu’elle a toujours possédé parallèlement cette face tendre, féminine et maternelle comme doit être la face d’une Déesse.
Je cerne mieux à présent le concept de « Dieu s’est fait chaire » ! La face féminine s’est manifestée d’abord en la personne de Marie, la Grande Mère, ensuite s’est révélée la face masculine en Jésus.
Ce livre défend la foi catholique dans ses manifestations ou ramifications les plus controversées tels les miracles, les interventions de la Vierge, ou la secte des Charismatiques.
L’histoire d’un amour d’enfance entre un homme et une femme qui se retrouvent à l’âge adulte et hésitent à confronter leurs peurs de se retrouver et leurs blessures passées, et qui cherchent leur voie de couple dans le labyrinthe de la vie, y est également contée.
Un poème long de deux cent quarante-neuf (249) pages dédié à l’amour dans toutes ses dimensions et à la foi qui soulève les montagnes !
J’ai lu « Sur le bord de la rivière Piedra, je me suis assise et j’ai pleuré » sept fois au moins et je n’en suis pas encore rassasiée.
Cette histoire élève l’âme et fait voir la nature et la nature humaine sous un œil d’espoir, dans une perspective de foi vivante et vivifiante !

Lu pour vous par Lilou !


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